Vingt-quatrième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois

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C'est vrai que je n'ai pas très bien dormi après que Ferdinando m'ait révélé ma mission, et que je suis tout tremblant à l'idée de faire quelque chose de travers.

D'abord, il m'informa qu'il avait été informé que j'allais être informé, dès mon retour à mon doux F4, par mes employeurs (ou plutôt par mes juges) que, dorénavant, des groupes d'investisseurs terriens se rendraient régulièrement sur la Lune pour visiter mon pied-à-terre, en vue d'une cité radieuse (de l'espèce sonnante et trébuchante, entourée de miradors, remplie de piscines, de tennis, de play-grounds, de golfs, de magasins et de restaurants haut de gamme et surtout, où l'on est bien sûr d'être entre soi) qui serait probablement créé sur Mars dans un futur assez proche.

Tout ça ne me plaisait et ne m'arrangeait pas du tout : d'abord, recevoir une bande d'imbéciles friqués et boursicoteurs et les conduire avec un petit drapeau à travers ma maison et ma serre n'était pas du tout, mais alors pas du tout dans mes cordes et dans mes envies. Je voulais disposer de mon temps et de ma punition comme je le désirais, en écrivant et en lisant et en faisant de bons dîners avec mes amis Ferdinando et Carla, et surtout courir le plus souvent possible vers la Commune Lunienne et participer de ce beau projet communautaire et partageux. Et il fallait que je me tape des tronches de cake investisseurs de Mars ! J'étais furieux ! Mais c'est là que Ferdinando, les deux frères et la Petite île Formidable des Caraïbes (sans compter quelques donneurs de boutons à la Grande Puissance Nortuaire de ce coin des Amériques) comptaient sur moi. Ils avaient prévu de profiter de ces visites pour infiltrer des camarades en chemin pour la Commune Lunienne, et c'était à moi d'exfiltrer ces infiltrés (heureusement que je suis linguiste). Si nécessaire d'ailleurs, en utilisant le tunnel d'évasion qu'avait creusé notre ami camarade syndicaliste Carla. Je savais Carla partageux et qu'il nous prêterait volontiers son tunnel. Par contre, connaissant sa nature émotive et son caractère volcanique, c'était mieux qu'il ne croise pas trop les richards.

J'arrivai donc à la maison pour y trouver le facteur installé à la table de la cuisine devant deux œufs frits et une lettre recommandée qui m'informait de mon nouveau travail de guide et de l'arrivée d'un groupe d'investisseurs !

Mamma mia ! Dejà !

Excusez-moi un instant : on toque à la porte.

C'est un extra-terrestre qui a vu le panneau À vendre sur la Terre et Appartement-témoin sur le F4.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!   Et le groupe qui doit arriver !

Bon, la suite, à demain...

 

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