Vingt-neuvième jour – Que faire ?

Publié le par Lulu de la Lune

Maintenant qu'on avait trouvé notre camarade infiltré à exfiltrer vers la Commune Lunienne, il était temps de se débarrasser du troupeau d'investiboursicorruptionnateurs et de leurs femmes quasi-muettes qui batifolaient dans les fourrés. D'ailleurs, la sonnerie des portes de leur baquet retentit et il était temps que tout ce beau linge retourne vers leurs occupations nauséabondes sur leur Terre non moins nauséabonde (en attente de sa libération - mais quand?) Pendant que Ferdinando et Carla poussait le groupe titubant (ils avaient continué à boire pendant la visite) dans le baquet, je partis avec notre nouveau camarade vers la Commune Lunienne. Nous passâmes par la surface de la Lune plutôt que par le tunnel de Carla, notre camarade syndicaliste vendeur de parapluies, car j'avais encore des crampes d'avoir fermé et ouvert tous les parapluies qui en tenaient le plafond (voir le Vingt-et-unième jour – la Terre au bout du tunnel ICI) et je ne voulais pas imposer ça à notre nouvel hôte.

Vraiment ce fut une délicieuse promenade. Le camarade n'était pas le moins du monde psychiatre de son état mais psychanalyste. C'est dire s'il avait souffert pendant son infiltration dans le groupe de Médecins d'Affaires, dont une bonne moitié, me dit-il, étaient des psychiatres qui avaient réussi à rentrer dans le comité de rédaction du DSM V, et qui en avaient tiré de grands bénéfices professionnels, intellectuels et même éthiques, avaient-ils bizarrement cru nécessaire de souligner, ce qui leur avaient permis de donner un nouveau souffle à leur carrière, par exemple sous d'autres cieux martiens et millionnaires, mais c'était certainement un hasard.

Je lui posai toutes les questions de la terre, en pensant en particulier aux pauvres terriens qui étaient au même moment en train de manifester pour que le droit à l'avortement ne disparaisse pas, dans cette époque où la tendance réactionnaire, voire carrément fasciste s'étend comme un océan de m... sur tous les acquis chèrement gagnés depuis un siècle. Lui-même travaillait courageusement avec des enfants autistes, en subissant une campagne de dénigrement d'une violence inouïe dont la haine n'avait d'égal que le mensonge et la mauvaise foi. Bref, c'est pas gagné. Moi-même, le côté profondément subversif de la psychanalyse, en particulier lacanienne, m'a toujours ravi, et dès que j'en ai le temps, je cours lire et réfléchir sur les séminaires de Lacan et sur les ouvrages de Colette Soler, Rosine et Robert Lefort ou Maud Mannoni, pour n'en citer que quelques-uns.

Bientôt, nous en fûmes aussi à débattre du parallèle entre le Che Vuoi lacanien et le Que faire ? léniniste. Psychanalyse et révolution...

Mais trêve de plaisanterie. Bientôt, la Commune Lunienne fut en vue...

… et elle allait mal. Tous ses habitants étaient en effervescence car le jour finissait et il était temps de changer la face à montrer aux télescopes terrestres bigbrotheriens, en échangeant la délicieuse Commune Lunienne avec la grosse pomme pourrie urbaine, sale, polluée, bruyante et détestée que nos surveilleurs avaient l'habitude d'observer.

Mais la crémaillère ne marchait plus et le plateau à deux faces était bloqué.

Que faire ?

Bon, la suite, à demain.

 

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