Trente-deuxième jour – quand l'ours y met un os

Nous nous mîmes donc en chasse de la banane empaillée à l'intérieur de la Commune Lunienne et aussi ailleurs sur la Lune, parce qu'il pouvait y avoir des cachettes cachées par des fourbes aux ordres de la Grande Puissance Nortuaire. Et puis, petit à petit, des nouvelles de la Terre nous apprirent que nous ne courions pas un très grand danger (du moins ces quelques jours) si la merveilleuse Commune Lunienne redevenait visible aux télescopes bigbrotheriens de la Terre, parce que la Grande Puissance Nortuaire et sa bande de gangsters patentés, et surtout l'Ectoplasme Mineur Satellite (celui qui fait BÊÊÊ!!! - signe de la  Bêtise Exponentiellement Expansionniste Extrême) étaient terriblement occupés par une nouvelle embrouille qui ne tournait pas exactement comme ils l'avaient escompté: ils avaient (extrêmement démocratiquement comme toujours) fait un coup d'état et provoqué une nouvelle Révolution Colorée qu'ils voyaient inexorablement tourner en eau de boudin. Ça tombait bien pour nous et ça leur faisait les pieds.

Mais me direz-vous: et le président de la Grande Puissance Nortuaire qui s'initiait à la cynophilie à Pyongyang? Il était déjà revenu?

Et oui, il était revenu. Notre jeu de potaches avec le magnifique système de transport de Blingue-Blingue l'avait bien téléporté à Pyongyang à la table du petit gros potentat aux cheveux en brosse et de ses chiens, mais il était tombé en pleine...

mise en scène de la Commission d’Enquête de l'ONU sur les Droits de l’Homme en République populaire démocratique de Corée*!

La mise en scène était si parfaite que même le système de Blingue-Blingue avait été trompé! C'était un faux petit groseillier (le traitement de texte finit les mots tout seul, c'était trop beau), le petit gros et ses cheveux en brosse, donc, et ses chiens carnivores venaient directement du réservoir d'acteurs du Bureau Oblongue, qui, comme chacun sait, annonce les Oscars sans que personne ne s'émeuve et où vont pêcher les réalisateurs les plus réactionnaires du Bois Sacré.

Le président de la Grande Puissance Nortuaire avait donc été exfiltré vers le monde « libre » en compagnie d'un intellectuel manucuré qui disait avoir passé trente ans dans les latrines d'un camp de travail (d'où ses mains de lettré car très logiquement, dans la merde, il ne les avait utilisées que pour se boucher le nez) et il avait pu continuer ses méfaits, c'est-à-dire cette fois-ci, tenter (à nouveau et très démocratiquement comme toujours) de faire un coup d'état** et que celui-ci passerait (comme l'oscar sus-cité) comme une lettre à la poste (quand les camarades ne sont pas très légitimement en grève), mais...

NON!

car un gros (et costaud et mâle et puissant) ours voisin y avait mis un os, et malgré les gesticulations et les cris d'orfraie (surtout de l'Ectoplasme Mineur Satellite, qui alternait entre les cris d'orfraie et le BÊÊÊ!!) des donneurs de leçons, il ne le lâcherait pas de sitôt.

Bref, voilà où on en était pour l'instant. Nous avions un peu de répit dans notre chasse à la banane empaillée, mais cela ne durerait sûrement pas, tant la fourberie, l'ire, le fracas vengeur, la cruauté gratuite, l'impérialisme 2.0 de la Grande Puissance Nortuaire et de sa domesticité ne connaissaient pas de limites...

ainsi (sans vouloir être vulgaire):
tant qu'on nous laissait tranquilles,

SUS À LA BANANE EMPAILLÉE!

Bon, la suite, à demain,

*comme j'en ai été informé par l'excellent article de mes camarades ICI

** dans la Novlang (lisez donc vos classiques), reprise sans sourciller par notre ami la limace, par exemple, dans son Nouvel Hebdomadaire de Référence, on fait d'un oxymore une expression aimablement pléonasmique: COUP D'ÉTAT DÉMOCRATIQUE. Il est pas frais, mon merlu? (le terme de pléonasme est choisi ici en pleine conscience, étant donné l'état de la « démocratie » sur la Terre)

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